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Le Cygne




Sur la terre arrosée
Une vie moins ordinaire
Petite flamme
Les cailloux
Le cygne
Les moutons
D'Hendaye à Collioure
Danny Wilde
Fanfare
Susan Sarandon
Tu sais lire
Maubert
Himalayas



Sur la terre arrosée

C'est une planète
loin de notre terre
par dessus les têtes
de nos hémisphères
et le corps imbibé
de la plus fine liqueur
je vais y amarrer
mon bateau à moteur

là bas sur la berge
on m'attend dénudé
dans les herbes vierges
et les bougainvilliers
dans mon corps prisonnier
d'une lourde pesanteur
je rêve dénudé sans pudeur

et je foule des jardins
que je raserai demain
oui je foule quelques heures
juste un sol meilleur
juste une terre meilleure

loin de ma comète
à jamais envolée
comme un mal de tête
je me suis réveillé
sur la terre arrosée
de la plus fine lueur
où viennent s'abîmer
les bateaux à moteur
dans mon corps prisonnier
d'une lourde pesanteur
je rêvais dénudé
sans pudeur

et je foule des jardins
que je raserai demain
oui je foule quelques heures
juste un sol meilleur
juste une terre meilleure

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Une vie moins ordinaire

hey
les ambulances ont moins de sens
dans la vie à laquelle on pense
ivre et libre, longuement
parler avec le vent
la menace est dans le temps
aux erreurs boréales
aux humeurs hivernales


il faudrait bien quelques jonquilles
une pensée qui nous écarquille
rentrer un peu dans le champ
les amoureux sur le banc
la menace est dans le sang
et la santé mentale
dans le sentimental
fatal
nous irons dans la foret
dessiner des coeurs à la craie
mesurer notre chance
retrouver nos absences
étendus au pied d'un chaîne
sans savoir où ça nous mène
tous ces cailloux qu'on sème

et j'ai vu couler dans la rivière
une vie moins ordinaire
avec la lune à son bord
et j'ai découché pour me déplaire
j'ai repeins mon univers
sans tenir compte des accords
des corps
et je reviens demain sur terre
pour y régler cette affaire
une vie moins ordinaire

hey
les antilopes ou la défense
quel antidote à nos offenses
rouler, vivre lentement
le sud encore plus grand
la menace est dans les rangs
serrés, le national
fait fureur, les mains sales
banal
nous, nous voudrions du zèle
nous envoler parallèle
aux tropiques, se frotter
en travaillant, siffloter
flottant dans nos quarantaines
sans savoir où ça nous mène
Mars ou Winston Salem

et j'ai péché dans le désert
une vie moins ordinaire
prisonnière de mon sort
et j'ai, j'ai survolé dans les airs
les dédales où je me perds
les pédales dans le décor
confort
et je reviens demain sur terre
pour y régler cette affaire
une vie moins ordinaire

et j'ai trouvé sous la poussière
une vie moins passagère
moins ordinaire
et j'ai vu couler dans la rivière
une vie moins ordinaire
moins ordinaire

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Petite flamme

ange doux
dans tes plis je me loge
singe fou
bercé par ton horloge
quand j'ouvre
un oeil, l'autre interroge
grand louve
comment faire
durer la petite flamme
jusqu'au bout la petite flamme

quand je plonge
au fond du fond, corail
tu éponges
mes taches, érode mes longues failles
rongeur
glissé sous mon chandail
ton coeur
dans ma chair
veille la petite flamme
tient debout la petite flamme

où la vie se mitonne
entre nos personnes
petite flamme
si le vent te tisonne
tiendras tu le coup
jusqu'au bout
petite flamme

ange doux
dans tes draps je me borde
quand je coule
dans mes crues je t'emporte
qu'on trouve
dans tes bras le méthode
comment faire
briller la petite flamme
dans le flou la petite flamme

autour des jours grisonnent
toutes les personne
petite flamme
l'âtre de nous ronronne
entre nous, personne
petite flamme
si le temps t'emprisonne
feras-tu la route
sans doute
petite flamme

dans le doute demande à la marmaille
bouts de choux
comment faire
danser la petite flamme
jusqu'au bout la petite flamme
tiendras-tu le coup
petite flamme
jusqu'au bout du bout
petite flamme

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Les cailloux

je lançais des pierres
dans le calme plat
je n'avais rien à faire
que des ronds du visage
car pour la vie entière
je le savais déjà
sans connaître ni ton nom ni ton visage
je pouvais compter sur toi
compter sur toi

je marchais dans les flaques
en claquant des semelles
tu étais mon arc accroché dans le ciel
je pourrais compter sur toi
compter sur toi

alors je glissais comme les cailloux sur l'eau claire
lancés des bords des rivières
je tombais comme des cailloux dans les airs
mais certain de mon avenir
car j'allais tomber sur toi

assis près de l'eau
n'ayant rien d'autre à faire
j'avais su très tôt
que pour la vie entière
sans connaître ni ton nom
ni ton visage
je pouvais compter sur toi

alors je glissais comme les cailloux sur l'eau claire
lancés des bords des rivières
je tombais comme des cailloux dans les airs
mais certain de mon avenir
car j'allais tomber sur toi
sans arrêter de me dire
que j'allais tomber sur toi

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Le cygne

où est l'erreur d'où vient l'orage
nous humecter sans protection
c'est l'aube, c'est l'heure d'atteindre l'âge
de suspecter les traditions
computer, dis moi mon niveau
à vue d'œil, combien de chevaux

qui est le maître, et qui est le page
avoue, détecteur de mes songes
que j'envoie paître mon image
mon processeur d'obsessions
computer, dis moi mon niveau
sans pudeur, dis moi qui je vaux

je réveille l'ennemi
derrière mes lignes
j'attends un signe
de compassion
je nourris l'ennemi
je partage mes ruines
je surveille ma ligne
de flottaison
je n'attends qu'un cygne
ou sa chanson

où est le coeur, où est la marge
pour inflige les corrections
c'est l'aube, c'est l'heure pour les mirages
de respecter le mur du son
computer, vide mon cerveau
et mon serveur de tous les maux

je réveille l'ennemi
derrière mes lignes
j'attends un signe
un compagnon
je nourris l'ennemi
je partage mes ruines
je n'attends qu'un cygne
et sa chanson

je réveille l'ennemi
derrière mes lignes
j'attends un signe
j'attends, c'est long
que chantent nos cygnes
à l'unisson

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Les moutons

il y avait des oiseaux des oiseaux
il y avait des oiseaux qui galopaient
il y avait des chevaux des chevaux
il y avait des chevaux qui s'envolaient

quand reviens-tu, reviens-tu
reviens (bis)

il tombait de la neige de la neige
il tombait de la neige sur nous deux

tu avais des moutons des moutons
tu avais des mouton dans tes cheveux

quand reviens tu reviens tu
reviens (bis)

tu avais des moutons des moutons
tu avais des moutons dans tes cheveux

quand reviens tu reviens tu
reviens (bis)

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D'Hendaye à Collioure

je suis des traces, je cours dans vos rues
dix lièvres, presque autant de tortues
de mon but, je ne sais trop rien
vagabond, vaque à la main tendue
vers Dieu se doute quel malentendu
de mon bus, je regarde les trains
des trains les bateaux lointains

d'Hendaye à Collioure
entre la mer et la mer
je me penche, me balance
d'Hendaye à Collioure
entre la ville et la ville
je me tranche

aux échangeurs
moi, je change d'heure
de couleur

je fuis mes traces, je me pose et je sème
des options, des lapins, des problèmes
et j'aime mieux sans lendemain
de mon prochain le prochain

d'Hendaye à Collioure
entre la ville et la ville, je me tranche

si je m'arrête, je pense, je me dis
d'aller vois ailleurs si je suis
seulement de passage ou d'ici
d'ici bas

d'Hendaye à Collioure
entre la mer et la mer
je me penche, me balance
d'Hendaye à Collioure
entre la ville et la ville
je me tranche

Retour



Danny Wilde

j'ai longtemps perdu ta voix
forcement
j'ai tellement rêvé t'avoir
dans les moments difficiles

le temps déforme les ondes
lentement
pour ne laisser qu'un bourdon
de mots inutiles

est-ce ma main qui tremble
est-ce mon coeur qui bat
je nous revoit ensemble
quand je suivais tes pas
comme ces photos qui passent
de Sinclair et Danny Wilde

assis debout couché
sur un instant
on finit par se manquer
sur nos parquets flottants
amicalement

est-ce ma main qui tremble
est-ce mon coeur qui bat
ma vie me ressemble
file a coté de moi
comme ces photos qui passent
de Sinclair et Danny Wilde

est-ce ma main qui tremble
est-ce mon coeur qui bat
ma vie me ressemble
file a coté de moi

ces photos de classe
de Sinclair et Danny Wilde

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Fanfare

toi qui rêvait d'harmonie
municipale
de porter la panoplie
d'un général
pars
va rejoindre la fanfare
et ses airs militaires

tu détestes le plastique
la cellophane
les oreilles numériques
des mélomanes
cours
va rechercher ton tambour
le costume t'es offert

et si différents nous sommes
aussi belle est notre allure
quand nous tapons la mesure
nous ferons le maximum
pour réveiller les poètes
les amours qu'on regrette
sur des airs militaires

tu pourras changer d'avis
dans l'autocar
tu mangeras les salsifis
qu'à fait Bernard
cours
va rechercher ton tambour
le costume t'est offert

et si différents nous sommes
aussi belle est notre allure
quand nous tapons la mesure
nous ferons le maximum
pour réveiller les poètes
les amours qu'on regrette
sur des airs militaires

Retour



Susan Sarandon

comme l'homme qui recolle
au peloton à fond la gomme
qui randonne, qui slalome
entre les pèlerins à cours d'idoles
comme l'homme qui convole
d'os en os et s'adonne
à l'ivresse et s'abandonne
dans l'air, petit pshitt d'aérosol
comme l'homme qui s'informe
dans les miroirs qui déforment
prend par les cornes des bêtes de somme
comme l'homme qui collectionne
ce qu'il peut, remplit des albums
d'images pieuses, de mots qui sonnent
tout sur Susan Sarandon
et s'enchaîne à sa parabole

est-ce une illumination soudaine
mais nous ne sommes pas morts
nous sommes juste
un taurillon qui attend l'arène
encore jeune et fort

comme l'homme qui somnole
au volant de son six tonnes
passe devant l'école
l'oeil à l'horizon sur l'Éole
s'empare de la parole
rapport à l'allure des piétonnes
et tout ça sans qu'on s'en étonné
comme l'homme qui cabosse
à l'entrée du bal son carrosse
laisse l'alarme qui sonne
laisse l'orage qui tonne
dans le taxiphone

est-ce une illumination soudaine
mais nous ne sommes pas morts
nous sommes juste
un taurillon qu attend l'arène
encore jeune et fort

est-ce une illumination soudaine
mais nous ne sommes pas morts
nous sommes juste
un angelot qui attend ses ailes
où Susan Sarandon

une intimidation quotidienne
non, nous ne sommes pas morts
nous sommes juste
le petit prince qui attend sa reine
ou Susan Sarandon

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Tu sais lire

eh
petit homme tu veux comprendre
tu voudrais redescendre
de ton nuage, plus haut que les autres
loin de tout dans le vent

eh
petite graine
devenue grande
il te reste à apprendre
sur ton nuage
plus haut que les autres
loin de tout dans le vent, loin des joues de Maman

te souvient-tu de ces mots qu'on t'a dit petit
maintenant tu peux ouvrir un livre
maintenant, tu sais lire

eh
petite graine
devenue grande
tu es encore si tendre
sous ton visage, plus beau que les autres
loin de tout, dans le vent, loin des jours de Maman

te souviens-tu de ces mots qu'on t'a dit petit
maintenant tu peux ouvrir un livre
maintenant, tu sais lire

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Maubert

Marthe était libraire
à coté de Maubert
en face du bistrot
où Pierre et ses deux frères
passaient des heures entières
le nez collé au carreau

Marthe adorait Pierre
depuis qu'un de ses deux frères
lui avait fait la confession
que parfois pour se distraire
Pierre marchait dans les aire
sur les ailes d'un avion

alors en parfait Roméo
il lui envoyait des fleurs
et des télégrammes
sans se douter bientôt
il comprendrait sa douleur
sur un aéroplane
lui qui voyait des abeilles
en grimpant sur une échelle

il faisait bleu
dans ces grands yeux
ils ne pourraient qu'être heureux
il valait mieux
pour tous les deux
qu'il n'aille pas faire l'acrobate dans les cieux

Marthe crut bien faire
en louant pour quelques heures
un avion pour son héros
pensant qu'un de ses deux frères
soi-disant aviateur
saurait piloter le Blériot

alors le jeune Marco
s'installa aussitôt
dans l'aéroplane
avec Pierre sur le dos
de ce satané Blériot
guettant la moindre panne
lui qui voyait des abeilles
en grimpant sur une échelle

il faisait bleu
dans ces grands yeux
ils ne pourraient qu'être heureux
il valait mieux
pour tous les deux
qu'il n'aille pas faire l'acrobate dans les cieux

et Dieu sait comment
décolla finalement
leur aéroplane
Pierre était depuis longtemps
tombé du Biplan
sans se faire trop de mal
dès qu'il avait touché terre
elle redevint sa libraire

il faisait bleu
dans ces grands yeux
ils ne pourraient qu'être heureux
il valait mieux
pour tous les deux
qu'il n'aille pas faire l'acrobate dans les cieux

Retour



Himalayas

de l'insolent linceul
de vivre mal
à la normale
de vivre seul

un pied sans le réel
de partager
son potager
avec la grêle

de courir sans relâche
le bon cheval
la bonne étoile
la vie moins vache
la vie nous lâche
et l'on se lance sans élan
des fadaises
des alléluias
où viennent se glisser dans les blancs
des falaises
des Himalayas

tous les hommes en un seul
figure banale
son linge sale
sur la gueule

semant sur son chemin
les mots qui blessent
puis à confesse
joignant les mains

car mon Dieu qu'il fait soif
d'apprendre à boire
son désespoir
à même l'épave
à l'eau qui lave

et l'on se dresse des hommages
des fadaises
des alléluias

et s'il y a filiation
ce qui s'ensuit
les petits suisses
et l'addition
et l'affection

et l'on se lance sans élan
des fadaises
des hymnes à la joie
sans voir se dresser le troublant
des falaises
des Himalayas
Himalayas

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